Adventice

En permaculture, une adventice est une plante pionnière dont la fonction est de préparer le terrain et d’en corriger les carences. De la même manière, ce projet se veut pionnier dans le hameau du Bourguillon en frayant le chemin d’une transition écologique réelle.

Ce lieu de vie se construit autour de deux corps de bâtiment articulés à des niveaux différents selon la topographie du terrain, limitant ainsi les mouvements de terre lors de la construction. Les piétons, cyclistes et automobilistes se côtoient entre vergers, parterres plantés, place de jeux et jardins potagers.

Au rez-de-chaussée s’ouvrent les commerces de proximité et l’espace communautaire polyvalent. Le reste du bâtiment est enveloppé d’une verrière au sud, servant à la fois de protection contre le bruit de la route, de serre captatrice de gains solaires en hiver, de ventilation naturelle, de circulation, de lieu de détente, d’échange et de rencontre.

L’organisation intérieure des appartements répond à une logique bioclimatique. Les espaces de vie sont situés au sud, bénéficiant ainsi de l’apport de chaleur de la serre en hiver. Les chambres, plus fraîches, sont situées au nord et protégées du froid par un épais isolant biosourcé. Les cuisines et les sanitaires, sources de chaleur ponctuelles pour les espaces attenants, sont regroupés au centre de l’appartement.

La flexibilité des logements est garantie par une variété de tailles différentes et d’aménagements possibles. De plus, la structure porteuse rationnelle assurée par les murs de façade et le mur sud des chambres, ainsi qu’une hauteur sous plafond généreuse, permettent souplesse et réversibilité du bâtiment sur le long terme.

Hormis le sous-sol, l’entier de de la structure porteuse est réalisée en bois local. Les murs en ossature bois font usage de petits éléments plus faciles à sourcer et sont contreventés par des panneaux en bois. Les cavités ainsi formées sont remplies d’isolant biosourcé ou de terre d’excavation pour satisfaire tantôt aux exigences d’isolation, d’acoustique ou de déphasage.

Le cycle de l’eau du bâtiment est également vertueux grâce à la captation des eaux de pluie de toiture, leur utilisation par les habitant-e-s et le recyclage des eaux grises par lombrifiltre. Les urines et les eaux vannes sont séparées et ces dernières sont traitées par lombrifiltre, réalisant ainsi un engrais de qualité pour le jardin. Les eaux sortant du circuit passent par un dernier filtre planté avant de rejoindre une noue et de s’infiltrer dans le sol ou de s’évaporer.

Le bâtiment couvre un maximum de ses besoins en électricité par des panneaux photovoltaïques en toiture et sur les allèges de la verrière en façade.